Y a-t-il eu un moment où vous avez dû reconsidérer fondamentalement votre position sur la durabilité ?

Nicole Blum: "Non, pas de moment précis. Mais au quotidien, je constate régulièrement que la durabilité est souvent inconfortable - notamment lors du développement de nouveaux produits. Malgré cela, je prends consciemment les décisions que je considère comme justes".

Que signifie la gestion durable pour vous personnellement ?

Blum: "Personnellement, je ne pense pas faire de différence en matière de gestion durable. Pour moi, une direction inclusive, juste et honnête va de soi - l'homme est au centre. C'est certainement aussi plus facile à mettre en œuvre dans une petite équipe que dans une grande entreprise".

Comment parvenez-vous à concilier durabilité et rentabilité ?

Blum: "Honnêtement, je n'y parviens pas toujours. C'est aussi le grand défi : s'en tenir à ses propres valeurs, cela demande beaucoup de conviction - surtout quand on est une petite entreprise. Je devrais probablement parfois penser de manière plus opportuniste - mais cela ne me semble tout simplement pas juste".

Où voyez-vous actuellement le plus grand levier pour une économie durable dans votre secteur ?

Blum: "Dans la branche cosmétique, je vois les plus grands leviers dans les matières premières, leur extraction et les emballages. Les emballages durables et les produits qui économisent les ressources dès leur fabrication sont décisifs".

Y a-t-il une décision que vous avez prise en tant que cadre supérieur dont vous êtes particulièrement fier en matière de durabilité ?

Blum: "Il n'y a pas une décision - plutôt la cohérence avec laquelle je m'en tiens à nos valeurs, même si cela implique une baisse du chiffre d'affaires ou des temps de développement plus longs. Je suis fier que nos clients puissent nous faire confiance et que nous soyons toujours à la recherche de la meilleure solution, la plus durable".

Quels sont, selon vous, les plus grands obstacles à la transformation durable en Suisse ?

Blum: "Un grand obstacle est le manque de savoir-faire - et le fait que les intérêts économiques passent souvent avant les objectifs de durabilité. En outre, on ressent une certaine 'fatigue de la durabilité' chez les consommateurs".

Quelle est l'innovation, la technologie ou l'initiative qui vous enthousiasme le plus actuellement ?

Blum: "Tout ce qui permet d'éviter le plastique".

Qui ou quoi vous inspire personnellement dans votre engagement pour un avenir durable ?

Blum: "Les marques durables comme Patagonia et les start-up innovantes comme Noriware m'inspirent".

Quel mythe de la durabilité aimeriez-vous voir disparaître une fois pour toutes ?

Blum: "Je souhaite que la durabilité ne soit plus seulement un slogan marketing, mais qu'elle soit comprise comme une véritable attitude. Que nous la prenions au sérieux - non pas comme un exercice libre pour gagner des clients, mais par conviction sincère, afin de réaliser des objectifs communs".

Quel conseil de durabilité simple mais efficace a fait ses preuves dans votre quotidien de dirigeant ?

Blum: "Réduire - et sensibiliser nos collaborateurs ainsi que nos clients au fait que nous pouvons nous contenter de moins dans tous les domaines du quotidien. C'est peut-être atypique pour une entrepreneuse, mais c'est précisément ce qui distingue les entreprises "purpose-driven" des entreprises "performance-driven" : C'est l'ensemble qui compte".