«Ces changements sont importants pour préciser la loi et mettre fin à l’insécurité juridique actuelle, ce qui est aussi à l’avantage des locataires», relève le conseiller national Vincent Maitre (Le Centre/GE). Ce dernier veut par ailleurs tordre le coup à l’idée lancée par les référendaires que c’est le lobby immobilier qui est à la manœuvre. «Cette accusation est ridicule puisque la résiliation pour besoin propre touche uniquement les particuliers. Les régies, les promoteurs ou les caisses de pension ne sont absolument pas concernés.»
Les deux révisions du droit du bail sur lesquels se prononcera la population détériorent fortement les droits des locataires, estime pour sa part l’Asloca. «L’objectif du lobby immobilier est de chasser les locataires de leur logement, pour ensuite augmenter les loyers», affirme au Temps son président Carlo Sommaruga. Outre l’Association de défense des locataires, l’alliance référendaire réunit le Parti socialiste, Les Vert·e·s, l’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse. Elle comprend aussi l’association de défense des retraités Avivo et l’Union des étudiants de Suisse (UNES).
Tactique du salami
Pour Carlo Sommaruga, ce n’est qu’un début, car d’autres attaques contre le droit du bail sont en préparation, citant deux initiatives parlementaires sur les loyers. «Le parlement a délibérément renoncé à regrouper les différents projets en une seule révision globale. C’est pourquoi il faut maintenant lancer un référendum contre chacun d’entre eux. Cette tactique du salami est antidémocratique et coûteuse.» Selon le conseiller aux Etats (PS/GE), la votation du 24 novembre «est l’occasion de faire passer un message aux bailleurs et de dire maintenant ça suffit!»
En facilitant les résiliations, les loyers continueront d’exploser, résume l’association, qui veut inverser la tendance. Pour l’Asloca, l’objectif est clair: obtenir encore plus de rendement. Une initiative est en préparation afin de mieux encadrer les loyers. Le but est d’ancrer dans la Constitution le fait que les loyers doivent refléter les coûts. L’initiative devrait être lancée dans le courant de 2025. Le logement devrait rester ces prochains mois un sujet politique brûlant.