Le réchauffement de la planète engendré par des activités humaines est la manifestation la plus tangible d’un changement climatique qui s’accélère et fait craindre des crises à la fois écologiques et sociales. La limitation de ce réchauffement, objectif majeur des politiques environnementales, dépend de la coopération internationale entre les grands acteurs, mais aussi d’initiatives nationales et locales. À ce titre, la ville de Zurich se fixe de réduire les émissions directes de gaz à effet de serre à zéro net d’ici à 2040. Les émissions indirectes doivent, quant à elles, diminuer de 30% d’ici à 2040 par rapport au niveau de 1990. Les électeurs et électrices zurichois ont approuvé à une nette majorité les objectifs 2022 de la ville en matière de protection climatique. Cette décision implique une révision, un renforcement et un développement de stratégies, de plans et d’actions municipales. Les mesures de réduction des émissions directes de gaz à effet de serre sont principalement mises en oeuvre dans les domaines du bâtiment, de l’énergie et de la mobilité. Il s’agit notamment de remplacer les chauffages fossiles par des solutions respectueuses du climat, de développer le chauffage urbain et de produire de l’électricité à partir de sources renouvelables.
L’administration municipale n’a guère de prise sur les émissions indirectes de gaz à effet de serre, hormis sur un approvisionnement respectueux du climat. Ainsi, elle met surtout en oeuvre des mesures tendant à promouvoir et à faciliter les comportements respectueux du climat, par exemple par le biais de conseils ou par la mise à disposition et la promotion d’alternatives aux solutions existantes, plus respectueuses du climat.
Des méthodes fondées
Pour réduire les émissions, encore faut-il connaître précisément leurs sources. Le secteur culturel est, lui aussi, visé par les exigences de comptabilité climatique. À l’avenir, un reporting transparent sur la consommation d’énergie, la mobilité et les ressources jouera un rôle central, notamment pour les institutions culturelles soutenues par la ville, comme les orchestres ou les salles de concert. Dans le cadre d’un projet pilote municipal, six institutions culturelles, dont la Camerata Zürich et le Tonhalle Zürich, ont récemment établi un nouveau bilan climatique sur la base du Greenhouse Gas (GHG) Protocol, largement reconnu au niveau international.
L’ETH de Zurich poursuit également une enquête aussi transparente et complète que possible sur les gaz à effet de serre, selon ce GHG Protocol. Elle s’engage en faveur de méthodes d’évaluation du climat fondées sur les faits, ainsi que d’un reporting fiable. Elle diffuse ses connaissances en la matière de manière proactive.
L’objectif de l’échange de connaissances est de permettre aux institutions de contribuer sous forme mesurable à la réalisation des objectifs climatiques et, dans le cas des institutions culturelles, de situer leur mission culturelle par rapport à l’impact climatique. «À l’ETH, nous nous efforçons de calculer nos propres émissions de gaz à effet de serre aussi précisément que possible», explique Simon Muntwiler, responsable de la durabilité au sein de l’équipe ETH Sustainability. «Notre ambition est de communiquer les résultats, mais aussi les bases de calcul, de la manière la plus transparente possible et d’établir un standard élevé.»
Le bilan climatique sert de base à l’ETH de Zurich pour l’élaboration de mesures efficaces sur la voie du zéro net. Simon Muntwiler estime qu’il faut soutenir le projet pilote de la ville de Zurich, qui permet à des institutions comme l’orchestre de chambre Camerata Zürich d’acquérir et d’appliquer les bonnes pratiques. En dépit de leurs différences intrinsèques, la Camerata Zürich et l’ETH sont confrontées aux mêmes dilemmes, notamment en ce qui concerne les voyages en avion. À ce titre, la transparence des communications et le partage des meilleures pratiques prennent toute leur importance.